
Daniel Erdmann : Saxophones Tenor et Soprano
Edouard Bineau : Piano
Gildas Boclé : Contrebasse
Arnaud Lechantre : Batterie
+ Sébastien Texier : Saxophone Alto
Il n’est pas pressé, Edouard Bineau. On compte ses albums sur les doigts d’une main, celui-ci compris, et il reste une place pour le prochain… Tant mieux. Le temps qu’il prend pour laisser ses projets mûrir a jusqu’à présent porté ses fruits. La fidélité dont il fait preuve à l’égard des musiciens qui l’accompagnent renforce cette constance et sa discographie, si on la compare à celle de la majorité de ses confrères, est d’une grande lisibilité.
Nouveau chapitre à sa belle petite histoire, ce Quartet est composé de ses complices Arnaud Lechantre et Gildas Boclé ainsi que
De fait, l’adaptation au nouvel arrivant se fait par un passage à une pulsation majoritairement binaire, qui permet de conserver la souplesse tout en appuyant les volutes indisciplinées
Il suffit d’écouter la version de « Maman Rose » et de la comparer à celle enregistrée en duo avec Sébastien Texier sur son précédent album « L’Obsessionniste » pour prendre conscience du travail effectué sur la forme, sur les textures, mais aussi sur les climats. Il y a ici une sorte de force brute, de l’assurance, du grain, là ou la version en duo était faite de douceur et de fragilité. Edouard Bineau confie l’exposé du thème à Gildas Boclé tandis qu’il créé, en grattant les cordes de son Piano, une atmosphère mélancolique que l’intensité du jeu collectif vient finalement estomper. Autre exemple: « Je m’suis fait tout petit », reprise de Georges Brassens repensée et porteuse d’un climat lourd accentué par une rythmique tendue et un saxophone traînant. Le Quartet donne de la densité à l’interprétation de ces titres pourtant empreints de délicatesse.
Les titres composés par le pianiste pour ce projet s’inscrivent dans cette optique. Chantants et optimistes, ils sont portés par une rythmique gorgée de Soul, comme sur les magnifiques « Rootless » et « Wandering », en Quintet avec Sébastien Texier, « Black Sheep » ou le morceau qui donne son titre au disque, « Wared », avec son motif de piano irrésistible. Deux courtes improvisations (un duo avec Daniel Erdmann et un Trio avec Daniel Erdmann et Sébastien Texier) viennent ponctuer un programme positif et chantant, émaillé de ballades interprétées avec goût.
Un très bel album, en somme, tant pour ses compositions que pour la manière dont elles sont interprétées par cinq musiciens remarquables que je suis pressé de retrouver en concert. Bonne nouvelle : ils viennent présenter ce projet au Sunside le 24 Novembre…
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