Le 16 mars 1956, le pianiste Tommy Flanagan fête ses 26 ans.
Où ça ? En studio, pour une séance organisée par Miles Davis qui, étant
redevable d’une demi-session pour le label Prestige, réunissait ce jour, outre
le jeune prodige des 88 touches noires et blanches, Sonny Rollins, Paul
Chambers et Art Taylor. Les trois titres enregistrés à cette occasion vinrent
compléter 5 morceaux enregistrés 3 ans plus tôt avec Sonny Rollins, Charlie
Parker, Walter Bishop Jr, Percy Heath et Philly Jo Jones pour former l’album
Collectors’ Items.
Trois titres, donc, mis en boîte ce vendredi là. Et parmi
eux, une ballade signée Dave Brubeck, « In Your Own Sweet Way ».
Miles y joue magnifiquement, dans le style feutré (avec sourdine) qui était le
sien à l’époque. Sonny Rollins donne du corps à cette ballade à travers un solo
fougueux derrière lequel Art Taylor troque ses balais pour des baguettes, comme
Jimmy Cobb le fit quelques années plus tard pour propulser le chorus de Hank
Mobley (puis un peu plus loin celui, historique, de John Coltrane) sur
l’inégalable « Someday My Prince Will Come ». Paul Chambers est tout
en élégance boisée, Tommy Flanagan étonnamment mûr et parcimonieux pour son
jeune âge. Cela dure 4 minutes et 35
secondes, et c’est d’une infinie beauté.
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