Théo Ceccaldi : violon
Valentin Ceccaldi : violoncelle
Sylvain Darrifourcq : batterie et objets
Valentin Ceccaldi : violoncelle
Sylvain Darrifourcq : batterie et objets
Sylvain Darrifourcq et Valentin Ceccaldi se retrouve souvent
associés ces temps-ci. Ce n’est pas ici que l’on s’en plaindra. Après la claque
du MILESDAVISQUINTET !, In Love With montre combien ce binôme tourne à
plein régime. Et ce n’est pas fini, car déjà tourne beaucoup par ici God At The
Casino, dont il sera bientôt question, et nous avons en ligne de mire Garibaldi
Plop, un groupe cette fois emmené par Roberto Negro dont la prestation durant
les dernières soirées Tricot parisiennes s’est révélée plus qu’enthousiasmante.
De belles perspectives, de fait, mais surtout une actualité brûlante avec la
sortie chez Becoq de ce disque marqué par l’esthétique du batteur et l’identité
sonore des Ceccaldi Bros.
Théo et Valentin Ceccaldi cumulent les bonnes raisons de
savoir si bien jouer ensemble. Ils sont frères, pratiquent des instruments de
la même famille, participent conjointement à un nombre difficile à tenir à jour
de projets, et s’immiscent le reste du temps dans un autre nombre conséquent de
groupes où d’impromptus. Bref, même si leur entente télépathique va de soi, il
faut avouer que cela surprend toujours. Ainsi donc, le trio cultive ses
affinités, jusqu’à se trouver une passion commune pour le croquet. Cela jaillit
de ce disque. Pas le croquet, mais l’osmose. Il y a bien sûr l’aptitude des
trois musiciens à exécuter des parties écrites nécessitant une grande précision
d’exécution sans « casser le flux », mais c’est tout particulièrement
frappant durant les épisodes où le son est façonné à trois, avec une énergie
transcendée.
Les deux premiers tiers du disque sont agencés comme une
suite durant laquelle plusieurs procédés de mise en tension sont explorés. Cela
démarre par une lente montée qui s’appuie sur des allers-retours d’archets du
violon et du violoncelle, sur lesquels la batterie apparaît, enfle, déborde
tandis que le son des cordes se fait fiévreux. Après cette phase ascendante, le silence est
affleuré, et l’éruption polyrythmique laisse place à un battement lent et
régulier. Ensuite les sons des trois instruments fuient en tous sens dans un enchevêtrement
de micro-phrases qui elles-mêmes précèdent une partie plus libre où le trio
lâche la bride de son jeu pétillant, jubilatoire séquence de néo-post-post-bop,
si l’on veut. Les trois discours convergent sur « Sexy champagne » où
un seul et même motif est mis en forme collectivement. Cet enchaînement de
séquences ressemblerait-elle à une traversée de différents états émotionnels ?
L’exaltation, l’attente, les contraintes, la joie, la symbiose. L’amour, en
somme. « Les flics de la police » et « Chauve et
courtois », deux compositions emblématiques du batteur dont on avait pu
entendre des versions sur Spezial Snack ou Chien-Guêpe du quartet d’Emile
Parisien (et dont on reparlera lors de l’évocation de God At The Casino, ce qui
fait de ces titres de nouveaux standards), sont ici interprétées avec passion.
Les circonvolutions et couleurs du violon, les motifs hypnotiques du
violoncelle et le jeu tempétueux du batteur y servent une scénarisation
audacieuse et prenante. Jusqu’à la charge finale, on reste suspendu à cette
proposition marquée par l’esprit du Tricollectif, chez qui le batteur a
décidément trouvé un asile accueillant.
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