Rémi Gaudillat : trompette, bugle
Fred Roudet : trompette, bugle
Loïc Bachevillier : trombone
Laurent Vichard : clarinette, clarinette basse
Fred Roudet : trompette, bugle
Loïc Bachevillier : trombone
Laurent Vichard : clarinette, clarinette basse
J’avais gardé la tête en l’air.
Les yeux rivés sur la lune, l’esprit reposé. Le voyage, que
Le chant des possibles m’avait permis de faire, avait pris fin sur un python
rocheux, je me souviens.
Que le quartet de Rémi Gaudillat, devenu Possible(s) quartet, nous revienne avec de nouvelles histoires est une excellente nouvelle.
C’est un peu comme retourner dans une région magnifique pour y découvrir d’autres
itinéraires. On retrouve ici ce qui faisait déjà la magie du premier disque.
Ces arrangements inspirés qui permettent aux musiciens de naviguer entre l’écriture
et l’improvisation. Cette sonorité chaude aux mille reflets, tout à la fois
tirée vers la brillance par les trompettes et les bugles, mais épaissie par
ailleurs par les timbres chaleureux et les vibrations du trombone et de la
clarinette basse. Ces mélodies soignées, qui font chanter le groupe. Ces enchevêtrements
de lignes où tout reste clair. Cette poésie qui prend tout aussi bien vie dans la
retenue, l’éclosion où l’explosion. Cette manière de faire circuler la musique,
de multiplier ses possibilités d’essor.
Sinueuses, les compositions regorgent de recoins qui mettent
tour à tour en valeur les dynamiques du groupe, qui naissent de motifs
imbriqués, où au contraire son expression aérienne. Ainsi, quand on écoute « Les
poilus », on est traversé par des émotions hétérogène, comme ces hommes
peut-être qui connurent l’espoir, l’attente ténébreuse, la résignation. La
musique passe de l’entrain à l’angoisse en suivant un schéma narratif précis. Mais
les morceaux du disque auront beau revêtir des formes mouvantes qui, stimulant
notre imaginaire, favorisent la création d’histoires par l’auditeur, l’intention
du quartet est de mettre en lumière les danses auxquelles leur expression
musicale donne vie. Je cite brièvement la définition d’Orchestique notée à l’intérieur
de la pochette du disque : « Dans la Grèce antique, désigne l’art de
la danse, en particulier dans sa relation intime avec le théâtre, la poésie et
la musique». Mélodie et rythme, combinés avec une logique de continuité,
incitent le corps au mouvement. La grande réussite d’Orchestique est justement
de favoriser cela tout en conservant la délicate scénarisation de chacune des
pièces. La danse, à propos, était déjà très présente dans leur premier
répertoire, justement parce que le propos n’a jamais été de déconstruire où de
brouiller les pistes. Cette fois cependant, les riffs parlent au corps autant
que la musique nourrit les voyages intérieurs.
Une fois de plus, les souffles croisés de ces quatre
conteurs dessinent des paysages impressionnistes inondés de lumières. A nous d’y
évoluer, en dansant peut-être. En rêvant, c'est certain.
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