Stéphane Payen : saxophone alto
Olivier Laisney : trompette
Guillaume Ruelland : basse
Vincent Sauve : batterie
Olivier Laisney : trompette
Guillaume Ruelland : basse
Vincent Sauve : batterie
Ces deux disques ont été enregistrés en même temps, et sont
sortis à quelques mois d’intervalle. Pourtant tous deux sont complémentaires,
puisque Conversations With The Drum
est constitué de compositions de Stéphane Payen tandis que le second, Music By Doug Hammond, voit le groupe
reprendre des compositions du batteur mythique cité par Steve Coleman comme l’une
des inspirations à l’origine du mouvement M-Base, auquel on associe en France les
musiciens du quartet.
Pour l’un comme pour l’autre s’impose un saisissant contraste
entre la complexité du jeu collectif et la clarté du son. Vincent Sauve
privilégie les frappes sèches et les sonorités peu expansives ; la basse
est précise mais peu enveloppante ; le saxophone et la trompette sont
impeccablement placés sur les unissons, et leurs phrasés respectifs, souvent
incisifs, ne comptent pas le brouillement parmi leurs caractéristiques. On le
sait, Stéphane Payen et ses partenaires de jeu sont des rythmiciens pointus. On
est loin, dans le fond comme dans la forme, du quartet qui va justement jouer
la suspension, l’approximation volontaire ou la montée en force par l’amas. Ces
quatre-là restent sur leurs fondamentaux, sur leur dénominateur commun. C’est donc sur
des rythmes impairs que les riffs se fixent, que les thèmes s’articulent et que
les conversations se bâtissent. Le son est organique, chaleureux, et si les
compositions et leur architecture mettent en lumière la précision dont les
musiciens savent faire preuve, on ressent à l’écoute une musique décontractée, très
ouverte à l’interaction, pleine de feeling.
Comme dans les autres formations qu’il dirige ou co-dirige
(Thôt, Print), Payen trouve au sein des canevas rythmiques des issues pour ses
développements mélodiques nerveux. Son saxophone alto, pourvu d’un timbre et d’un
grain magnifiques, se coule dans ces espaces enserrés, et trouve dans cette
luxuriance d’angles rythmiques la possibilité d’évoluer selon des trajectoires
courbes. Olivier Laisney semble pour sa part survoler la rythmique, jouant de
la brillance de sa trompette pour imposer ses directions.
On ressent sur ces deux volumes la force de frappe du
groupe, même si l’explosion est plus contenue que recherchée. De nombreux
passages, basés sur les mêmes conceptions d’écriture que les pièces denses,
montrent également la faculté du quartet à proposer de subtiles nuances sur des
épisodes plus ascétiques.
Ces deux disques, qui ne semblent pas être destinés à être
isolés l’un de l’autre, sont disponibles sur le site du label Onze heure onze.
Ils sont tous deux, vous l’aurez compris, tout à fait recommandés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire